Depuis trois jours, je me lève tous les matins avant l'heure de midi : je vais en cours. Après m'être trainée jusqu'en cours je m'assois dans une salle au milieu d'autres étudiants qui rient aux blagues du prof et qui me font prendre conscience que vraiment, j'y comprends pas grand chose. L'organisation est déroutante, le prof arrive en retard ; nous lache en avance... Ce que je sais surtout c'est que tous les soirs, je suis épuisée à 21 heures. Pas bien parler la langue, ça épuise. Heureusement que je ne suis ni la seule ni la pire. La bonne nouvelle c'est qu'à la fin de l'année, après avoir marché tous ces kilomètres entre chez moi et la fac, je vais avoir des jambes de top model...

Ce matin je suis allée en cours ; ce soir j'en suis revenue. Pas sereine mais un peu rassurée. J'ai compris l'essentiel ou à peu près. Pour le reste il suffit de sourire et de se pencher sur la feuille quant les autres font pareil ; ça marche presque tout le temps. Sauf quant le prof annonce que la leçon est finie une trente minutes avant l'heure. Parce que le prof en Italie se moque de l'heure comme moi des comédies romantiques. Il arrive vingt minutes en retard ; ou en a marre avant la fin du cours. Au moins ça encourage à la discussion avec son voisin et ça fait rigoler les copines. Ce qui fait aussi rigoler mes copines, c'est la madame chez qui j'habite. Elle est très gentille, elle parle français, elle m'offre du gateau et me fait ma lessive... Par contre, elle goute aussi mes restes de dinner et me dit très sérieusement tu es vraiment plus jolie qu'avant en ce moment...

J'attends que le temps passe, je ne fait pas grand chose. Je teste les cafés et bars de Sienne un par un ; je teste aussi les glaciers qui pullulent autour de la place du Campo. Mon préféré pour l'instant est celui qui offre un glace au ferrero rocher (on est gourmande ou on ne l'est pas). Samedi je suis allée à San Giminiano avec deux amies. J'attends que le temps passe. Enfin jusqu'à demain. Mes cours commencent demain. A 9 heure. Avec histoire de la diplomacie pendant une heure. Puis allemand de 16 à 18 heure. Entre les deux, rien. Si je survit la première heure, j'irai lésarder au soleil au milieu des touristes. En ce moment, j'ai peur. De ne rien comprendre ; l'italien c'est pas si facile en fait.

Trois après-midis, une pouce très douloureux et quarante feuilles de papier plus tard, j'ai obtenu soixante-dix grues en papier. Depuis elle attendent sur mon bureau que je daigne faire quelque chose. J'avais l'intention de les utiliser pour couvrir ma lampe mais maintenant j'hésite. AU moins, je les trouvent jolies...

Le temps vire au vraiment moche ; la pluie rends mes trajets particulièrement désagréables ; la brique rose vire au rouge foncé et les rues pentues se transforment en patinoires ; mais je prends mes habitudes à Sienne. Je ne comprends toujours pas vraiment l'italien mais, je ne me perds plus trop. J'ai passé un après-midi à accroché des étoiles qui brillent dans le noir aux murs de ma chambre. Et au supermarché, même si je n'arrive toujours pas à trouver de crème fraiche mais j'ai mis la main sur du lait de coco ; des cheerios (enfin presque) et de la danette. Il ne me manque plus que les yaourts blancs et mon bonheur sera complet.